IL Y A DU BLEU ET DES CHOSES

Je pourrais remplir cet article entièrement de cœurs bleus. Je pourrais vous laissez imaginer la suite et que vous vous racontiez seul.e cette histoire, mettre juste quelques photos et vous laissez compléter la légende ou vous faire votre film. Je pourrais ne rien partager et égoïstement garder tout ça pour nous tant c’était fort. Beaucoup trop dur pour moi d’arriver à mettre des mots soigneusement choisis sur le déroulé de cette semaine de stage au Melting Pot dans la campagne nivernaise.  C’était exactement comme je l’imaginais. Pourtant tout était si mieux, si fort, si doux et si intense. C’est en partie grâce au lieu mais aussi et surtout aux participant.es, ces merveilleuses personnes qui m’ont fait l’honneur de figurer dans le groupe de la première édition du stage d’été Paul Peinture. Cette semaine ensemble m’a fait grandir et m’a donné confiance en moi comme jamais. J’ai pris conscience de ma démarche et son intérêt pour toutes et tous. Ce que je partage ici pourrait être un article avec essentiellement de la bouffe, des petits plats, des entrées, des desserts, des crèmes aux œufs, des petits-déjeuners copieux. Il pourrait y avoir seulement des jeux, des discussions, des couleurs changeantes qui animent le ciel. La peinture viendrait en second plan. C’est vrai que je reste persuadé qu’il faut qu’elle reste un prétexte à la rencontre, au partage pour redorer et embellir certains moments de nos vies.  Aujourd’hui quelque chose nous lie à tout jamais. Je ne suis pas prêt de laisser filer nos rires et nos pleurs qui ont rythmé ces six jours inoubliables. C’est, je crois la première fois de toute ma vie où je culpabilisais même d’aller aux toilettes de peur de louper quelque chose, la première fois de ma vie où j’ai pris si peu de photos, la première fois de ma vie où j’éloignais mon téléphone pendant des journées entières.

Les souliers de Marjolaine sont jetés là le premier jour dans la grande pièce. Je m’y entrave chaque matin, ou au mieux je les salue en allant à la douche. Dès le mardi, je sais éperdument que ça ne sera pas bon signe quand elles reprendront la route. Les prises de paroles paradent sous les guirlandes lumineuses. Elles remplissent nos corps de frissons et nos yeux de larmes. Elles remplacent vite nos doutes et nos incertitudes. Je m’émerveille des autres qui se sentent bien. Je me sens bien avec les autres. Il y a ce bleu. Il y a plein d’autres choses… de l’humour et vachement d’amour, des petits déjeuners copieux, la somptueuse crème aux œufs de Max, de gigantesques gobelets remplis de petits papiers et de cœurs. Les minuscules grenouilles attirent notre attention tant elles sont mignonnes et fragiles. On converse sans peine entre les ateliers de peinture, de cuisine, d’écriture. A nos côtés, il y a la caravane rose, la caravane jaune, la mare, les petits et les grands canards, les arbres, les fleurs dans les fossés et dans nos âmes, les tracteurs d’antan, le hameau Villargeau, le marronnier. Il y a aussi à tout jamais cette tong contrefaçon ou plutôt à la façon de M., un choix de titre à l’unanimité ou presque. Un marteau en forme de cœur. On expérimente, on fait des trucs comme dirait qui vous savez. Dans la presse locale, un nom de guitariste connu remplacera le mien. Le lieu est magique. L’art de vivre et vivre d’art, voilà notre leitmotiv pour une semaine, pour une vie. À la recherche de sommeil, la première nuit passée, quand arrivait l’heure d’aller au lit nous ne voulions plus y aller. On s’émerveille des choses simples en les rendant si belles. Certaines ou certains prétexteront même l’oubli d’un passeport pour des retrouvailles rapides mais si forte quelques jours après le stage. On a quinze ans. Je suis avec des gens que j’aime, des gens qui s’aiment. Ça fait mal quand on se quitte mais un bonheur incomparable quand on y est ou qu’on se laisse le temps d’y penser. Alors on recommencera tant qu’on pourra.

On parle souvent de l’avant, beaucoup du pendant et rarement de ce moment qu’il y a juste après. Ce moment où l’on est forcé de se quitter alors qu’on se sent mieux que nulle part ailleurs. Revenir à l’autre vie. Il y a les au revoir, les câlins puis ce sas juste avant de retrouver notre routine, juste avant d’y replonger les deux pieds dedans avec joie, passion et amour. Même s’il n’est pas des plus simples j’apprécie sincèrement cet instant précis où l’on plane au-dessus du monde.

Atmosphère spleenétique. Je suis déjà nostalgique quelques minutes après mon départ. La grande allée jusqu’au marronnier me paraît bien plus longue qu’à l’aller. Sari, Mick, Marjolaine, Marty et sa voiture deviennent en l’espace de quelques secondes tout petit dans mon rétroviseur alors qu’ils sont si grands dans mon cœur. Pareil pour le Melting-pot. Je klaxonne mais je n’y vois plus rien. Ma cabine de voiture, enfin celle de ma mère qu’elle m’a prêté pour l’occasion, se transforme en consolatoire. La musique envahit tout mon corps. Aucun podcast. Le même cd se répète et tourne en boucle. Les larmes s’échappent par la vitre entrouverte. Le soleil est timide mais m’indique tout de même la route à suivre. Je ne sais pas trop ce qui se passe mais c’est presque agréable. Je me sens en vie et réalise seulement à cet instant que ce n’était pas un rêve même s’il en a toutes les caractéristiques. Un goût que j’aime tant, une saveur appréciable. J’avance tout doucement sur l’autoroute pour ne pas m’éloigner trop vite de vous. Je reçois plein de messages d’amour avec des émoticônes qui deviennent de minables carrés vides sur mon téléphone premier prix. J’y met un sens différent à chaque relecture. Sans vous toutes et vous tous ce stage n’aurait pas eu la même saveur alors encore et encore mille fois mercis. Vous m’avez enfin donné confiance en moi quinze ans après ma première peinture. À bientôt de vous revoir, à bientôt de se réunir. Je vous aime. On s’aime.

remerciements

Tout d’abord, merci mon amie Emilie et mon ami Max pour des millions de choses mais merci dans un premier temps de m’avoir fait confiance et d’avoir monté ce projet ensemble. Je me souviens il y a déjà longtemps quand on parlait de ce stage. On en rêvait. On l’a fait et pas qu’un peu. Nous pouvons toutes et tous remercier le Melting Pot pour ce lieu magique et incroyable qui a clairement contribué à la réussite de ce stage. Merci à vous.

Merci Max pour tes petits plats, ta générosité, le bonjour du matin et l’odeur du café qui venait remplir tous les espaces du Melting Pot. Merci pour ton aide technique précieuse et bien sûr, merci pour la fameuse crème aux œufs que je n’oublierais.

Merci Emilie d’avoir amené ta joie de vivre, ton sourire communicatif que nous attendions chaque jour avec impatience quand tu rentrais du travail. Merci d’avoir participé à quelques ateliers et bien sûr merci infiniment d’avoir contribué à ce que ce stage se mette en place. J’espère qu’il deviendra un rendez-vous annuel incontournable.

Merci à toutes les personnes qui sont venues nous rendre visite lors de la semaine, à mes potes de Oh ! Z’arts etc… Cyril, Tony et Léti, merci Valoche et Jo pour la surprise et à toutes les personnes venues à notre vernissage. C’était magique.

Merci Sarah, Marjolaine, Mick, Jonathan, Marty, Jaloul, So, Virginie, Jaloul et Jenna. Merci de faire partie de la première édition du Stage d’été Paul Peinture. A jamais gravé dans nos mémoires. Je ne vais pas vous remercier chacun.e car j’ai peur de ne jamais m’arrêter, d’y revenir sans cesse. La dernière fois que je vous ai dit ça lors du bilan en direct je me suis lancé dans un monologue inarrêtable. Je vous aime fort. J’espère que quelques petits mois après vous vous sentez bien, vous repensez parfois à nos moments vécus et que ça vous apporte joie et bonheur.

témoignages

NINA

« Merci de nous avoir transmis autant de chose avec amour, d’avoir été aussi fédérateur et présent pour nous. C’était une très belle expérience et serait ravie de remettre ça. Merci encore mille fois d’être toi. »

 

SARI

« Merci à toi pou ce stage. C’était totalement magique. Au-delà de nos espérances. En tous cas des miennes. Merci pour tout ce que tu nous as apporté et tout ce que tu nous as apporté, ce que tu m’as apporté humainement et artistiquement. Très contente que cette première édition ait été une réussite dans le cœur de tout le monde. Merci beaucoup. »

 

JALOUL

« Quel bonheur. J’y suis encore. Je laisse la transition se faire. C’était beau de te voir à l’œuvre, de nous voir devenir un groupe. De prendre la mesure de ton identité artistique, de ta proposition humaine… Tu as été incroyable d’humanité, de réflexion, d’observation. Un talent pour nous accompagner, nous guider. Agréable de voir tout ça chez un ami tellement cher à mon cœur. Immense fierté poétique. Hâte d’échanger encore avec toi, d’analyser, de percevoir…Heureuse d’être dans le collectif de la première édition. »

 

MARTY

« Des mois qu’on attendait ça, des mois qu’on en parlait avec Sari. Il y a eu la route d’abord, le terroir embarqué, départ sous orages, puis les airs d’autoroute, les mêmes morceaux en boucle, les discussions, les champs de tournesols, les plaines à perte de vue, les dinosaures et nous voilà arrivés !

Droite toute au grand marronnier, on aperçoit Paul au fond de l’allée, Max nous fait la visite des lieux et ça ne fait que confirmer l’idée que je m’en faisais… j’ai des flashs, comme la sensation d’être au bon endroit au bon moment !

Cette semaine est gravée dans les esprits, dans les cœurs et même dans la peau. Des souvenirs pour une vie, pour mille ans au moins. C’était bien plus que juste de la peinture et des rencontres. On a (ré)appris à respirer, à prendre le temps, à découvrir, à écouter. Tout était presque naturel, une routine déjà inscrite dans les gestes. On s’est retrouvés là, comme dix ans après, de vieux camarades au milieu de la campagne nivernaise. Loin de tout, histoire de souffler un grand coup et se laisser porter par toutes ces choses. Pouvoir être soi-même aussi, sans aucun jugement, être entouré de personnes incroyables, se sentir à la maison, loin de chez soi. C’était grand comme le ciel ! »

MARTY

« Au long des chemins il y a ces nuances de ciel, de l’amour, juste un détail.

Au long des chemins, on s’y perd des fois, en solitaire, l’instant d’après bien entouré.

Au long des chemins il y a du bleu et des choses, même parfois un marteau en forme de cœur. »

MARTY

« La route, les petits villages, les retrouvailles, les rencontres, la crème aux œufs de Max, du bleu partout, tout le temps, le piano presque accordé, les guirlandes le soir, la pluie en trombe puis le soleil partout, les anecdotes de Michel, les chaises rouges, le flipper, les champs de tournesols, le chemin vers la route, les odeurs dans la cuisine, l’arc en ciel, la porte à l’aveugle avec Nina, le réveil qui sonne, les roses, le terroir, les canapés moutardes, le gâteau au chocolat, le jus de muscat avec Paul, les chambres, les temps de paroles le matin, les portes bleues, passion concert avec Virginie, le jus de sureau, le crémant, la musique permanente, le calme, la coriandre fraîche, les photos sur la porte, les fous rires avec Jaloul, l’odeur de la pluie sur le béton, les totebag et les cadeaux, l’interview, la vue depuis le velux, passion DJ Pone avec Jenna, les photos au sol, des bleus de travail, les coups de pinceaux, un tas d’oignons et de champignons, revoir Cyril, Léti et Tony, les discussions entre deux instants, les cakes, ma guitare, les échauffements, le terroir avec Jonathan, les petits fours, Iron Maiden, l’impression de se connaître, tracer 126 carrés, les titres, le bruit des tracteurs, Hamlet, les jeux de Marjolaine, les rires, le ciel violet, les biscuits à l’abondance, la salade feta/nectarine, le bleu et les paillettes avec Solène, l’affiche, les caravanes, les triptyques, les dîners en extérieur, les discussions tardives avec Émilie, les polaroids qui développent doucement, des parfums, de l’amour éternel, les canards, les pleurs, le curry, le discours, les derniers instants, le portrait de Knaki, premier vernissage avec Sarah et la route encore. La route toujours. »

JENNA

J’adore, j’adore me plonger dans ces photos, me remémorer nos moments de partage sincères et parfois silencieux, la musique qui nous accompagné.es, la cuisine de Max, le sommeil juste suffisant pour assurer la journée, les prises de conscience, ton énergie communicative, les sourires, les fous rires. Le retour à la vie quotidienne est un peu lourd mais mon cœur est tellement chargé que je veux le protéger comme il a été cette semaine. Merci Paul pour ce stage encore plus que fabuleux.

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