Il y a déjà quelques mois j’ai eu la chance de passé une petite semaine en Haute-Corrèze, aux portes du plateau de Millevaches à l’E.R.E.A des Millesources à Meymac (19)
J’attendais ces cinq jours avec impatience. Je crois que la première prise de contact remonte à presque un an (voir même plus). Cette résidence de travail et de présence artistique se divise en deux parties. Je serais de retour à Ussel au lycée Ventadour au mois de novembre.
Pour celles et ceux qui se demandent ce qu’est un EREA, c’est un établissement adapté pour les élèves en situation de handicap ou difficultés scolaires.
Sans rentrer dans trop de détails, j’ai débarqué à une période un peu spéciale pour l’établissement. Je me suis retrouvé avec 17 élèves, certain.es volontaires et investi.es et d’autres que l’on a contraint à suivre mon projet. Mais parfois la contrainte fait bien les choses.
Lorsque je repense à cette semaine je suis simplement heureux. C’était incroyable. J’aime tant la campagne, la solitude, les gens, les conifères, être loin d’internet et j’aime par-dessus tout me retrouver avec un groupe de personnes et me plonger dans cette pagaille de sentiments que nous avons en nous, cette pagaille qui nous entoure. Nous avons pendant une semaine créée tous.tes ensemble contre le harcèlement et pour aménager la salle SAS, une salle pour les personnes collées, mises à l’écart ou une salle de travaux.
Une des premières demandes pour laquelle j’ai été contacté pour intervenir à l’E.R.E.A et choisi sur cette aventure est la lutte contre le harcèlement. Pas simple comme défi.
Je me suis vite rendu compte et j’ai pris conscience réellement cette semaine, avec le groupe que j’ai encadré, lorsque l’on parle de harcèlement il y a trois catégories de gens : les harceleurs et harceleuses, les personnes harcelées et les témoins. Malheureusement, nous sommes toutes et tous les trois un jour ou l’autre. L’un n’empêche pas l’autre. Je dirais même l’un accélère l’autre.
Ça vaut pour le système scolaire mais aussi pour la vie en général, pour les milieux dans lesquels nous évoluons et dans nos cadres professionnels et intimes. Comment lutter contre le harcèlement, contre cette dégoûtante violence présente quotidiennement ? Comment faire prendre conscience aux gens de la tristesse des rapports humains, des maladresses, du racisme et du sexisme ordinaire, de l’homophobie, de la transphobie, de la grossophobie, les lgbtiphobies ?
L’art est un des moyens qui permet de dénoncer, de s’exprimer, d’extérioriser, de faire prendre conscience. L’art peut permettre d’appuyer là où ça fait mal pour peut-être aller mieux plus tard.
Je suis extrêmement heureux de vous partager ces quelques mots et images de ce projet, de laisser une trace et faire un clin d’œil à mes acolytes et tout le groupe avec qui j’ai travaillé. Une semaine est si peu pour régler de si gros problèmes mais croyez-moi nous avons fait des pas de géant et surtout travaillé avec amour et sincérité. Voilà le résultat de nos travaux.
Toutes ces images soigneusement déposées sur l’immensité de l’internet sont postées là pour laisser une trace, récolter quelques pirouettes et message d’amour sans importance face aux premiers retours que j’ai eu de la part des jeunes et de l’équipe.
Mais ce ne sera certainement pas les dernières images que j’ai et j’aurais dans ma tête. Les jeunes ont été exceptionnel.les et restent toutes et tous délicatement placé.es sur une des étagères de mon cœur. J’espère que j’aurais la chance de vous retrouver ici ou là un jour ou l’autre.
Depuis que le projet s’est terminé, les moments vécus et passés s’entremêlent dans ma tête. La vie est belle. Les premiers échanges du lundi, la difficulté de ce jour, l’énergie du premier coup de pinceau, la joie des recrés, les parties de pingpong, les défaites, les victoires, l’attente des repas, les mots d’amour et l’amour des mots, le ciel bleu, la fraîcheur du matin, la solitude dans mon appartement, les quelques pas dans les ruelles de Meymac, l’arrivée et le trajet du retour, tant de choses encore qui resteront gravées à jamais dans ma petite tête.
Un immense merci aux deux Marion avec qui nous avons monté ce projet. Pensées à Valérie que je retrouverais sur la deuxième partie.
Merci à la cheffe d’établissement et la gestionnaire pour leur accueil et tout le personnel de l’EREA. Merci les cuisines, femmes et hommes d’entretien et le monsieur de l’accueil.
MARION LAPOULLE SARMENTIO – Cpe EREA Meymac
« Malheureusement je n’ai pas pu être présente cette semaine. Je suis directement allée voir votre œuvre à mon retour, et j’ai adoré… vraiment c’est émouvant, et quelle allure ! Je suis fan.
Encore merci à toi pour tout ce que tu as pu apporter aux élèves tout au long de cette semaine… »
XAVIER – Membre de l’équipe pédagogique
Cette semaine s’est très bien passée. Pour ma part, j’ai pris beaucoup de plaisir à accompagner les élèves présents. J’ai appris à mieux les connaître par les activités ludiques, artistiques …. que tu as proposé. Je les ai sentis posés et intéressés.
Tout cela sur une semaine amène cohésion des élèves, liens humains plus intenses et intimes, gestion des émotions, amélioration d’un lieu dans l’établissement qu’ils connaissent et fréquentent, participation de l’équipe pédagogique, des Aed, des professeurs présents, …. Que du bénef !!
ESTELLE – Professeure EREA Meymac
« Une très très belle team ! Je suis ravie d’avoir pu suivre ce projet de près. Merci pour ta patience, ta bienveillance, ta gentillesse et ta bonne humeur communicative. Les élèves étaient tellement fiers vendredi ! Vivement la rentrée pour qu’ils puissent présenter le travail à leurs camarades. Les élèves ont eu la chance d’avoir un intervenant comme toi. A bientôt. »
IRINA – Elève EREA Meymac
« Merci Paul pour tout ce qu’on a fait. C’était tellement bien. Un très beau souvenir à garder précieusement dans nos cœurs. Merci pour ta confiance et ta gentillesse. Hâte de présenter notre travail à la rentrée. »