L’idée de cette résidence artistique au cœur du lycée Pape Clément à Pessac est née il y a plusieurs mois. C’est la sixième fois que je viens ici pour un projet. Chaque session est différente. J’ai un sentiment de renouveau, d’illimité, de tout le temps essayer de faire de mieux en mieux ensemble. Nous tentons de réfléchir à la meilleure des formules et surtout créer quelque chose de durable. Nous voulons que chaque personne trouve sa place et que l’art devienne une normalité dans un quotidien de vie lycéenne.
Depuis ma première venue ici, certaines personnes sont parties vers une nouvelle vie à la fac. J’ai la chance de les croiser de temps à autres, d’autres viennent d’arriver et encore d’autres grandissent à pas de géant. Il y a même des personnes que j’ai rencontré au collège que je retrouve ici en 2nde. Certain.es que j’ai connu il y a trois ans sortaient tout juste du collège et aujourd’hui sont en plein Parcoursup, aux portes d’avoir le bac, aux portes d’être les nouveaux et les nouvelles étudiant.es à la fac ou dans la vie active. Bref, je ne sais pas si c’est clair et si vous comprenez le sens des mots qui précèdent mais je suis le plus heureux de voir les choses en mouvement et enfin officiellement un artiste et acteur local.
Les heures suspendues sont celles que Edward Hopper (célèbre peintre américain) a rendues iconiques et peint avec intelligence et douceur. Ce sont elles que nous avons vécues lors de la résidence que j’ai mené au lycée Pape Clément en ce début d’année. Ces heures suspendues sont à mes yeux celles qui ne rentrent pas dans un quotidien trop remplit mais ce sont d’elles qu’on se rappellent toujours. Ce sont elles qui nous marquent pour la vie, qui nous manquent quand on est face au vide, elles qui nous rendent heureuses ou heureux, qui nous font nous sentir en vie.
Je suis très ému de vous présenter une partie de notre travail réalisé au lycée Pape Clément en ce début d’année 2024. Il me faudrait un site internet entier pour diffuser toutes les images que j’ai, pareil pour l’écriture et la description de mes ressentis avec justesse.
L’idée est d’être là tout simplement, de créer du lien et pour finalité : changer le visage de la vie scolaire. Je suis intervenu dans plein de classes et j’ai rencontré tant de gens. Pour celles et ceux qui ont la référence, sur ce coup-là je suis un peu la Valérie Damidot la Vie Sco. Pour être honnête avec vous, j’ai même les images du avant/après qui me vient en tête et le concept qu’il y a derrière, le speech : Paul Peinture et les élèves ont une semaine pour créer une nouvelle vie scolaire.
« L’art est une arme. Avec l’art, on peut presque tout faire : écrire, penser, exposer, influencer, analyser, informer, dénoncer, faire réfléchir, danser, rire, pleurer, se sentir bien, se sentir mieux. L’art est un couteau suisse. »
Pour ce projet, en plus de longues heures passées au côté de Mrs Gerber et trois classes de 2nde, professeure d’anglais, je suis intervenu dans plein de classes pour des ateliers d’écriture ou des présentations de ma démarche artistique. Je ne pouvais pas espérer mieux pour débuter cette nouvelle année. Des heures d’échange, de travail, de rire et de pleur. Des heures de sommeil qu’il manquera pour plus tard au compteur mais qui nous rendent tellement heureuses et heureux. Une nouvelle vie scolaire pour une nouvelle vie solaire.
« En philo on apprend que l’art n’est pas une « condition nécessaire » à la vie humaine. Peut-être donc que l’art ne sert à rien. Il n’empêche que l’art embellit les lieux et donc nos cœurs par la même occasion. Une vie sans art serait à coup sûr monotone et sans goût pour la beauté. Or si le beau ne nous attire plus, que reste-t-il ? Peut-être que l’art ne sert à rien. Ou peut-être que l’art est la base de tout. »
Je souhaitais mettre en avant cette phrase de Lou que j’ai connu il y a trois ans, elle et son groupe d’amies que j’aime tant. Elle répond ici à la question simple : pour vous, l’art ça sert à quoi ?
Je repense souvent à nos fous rires, les petits dej sur la table centrale de la vie scolaire, les ateliers de peinture où tout le monde participe et ressors content.es, les petits ragots qui font de mal à personne, les personnes qui ont mal et qu’on écoute, la neige qui s’invite le premier jour pour nous guider vers la suite du projet, les repas au self, le podcast enregistré le dernier jour, le rangement et le sacré bordel il faut le dire. Je repense souvent aux longues discussions, aux « bereal » sur lesquels je suis heureux d’apparaitre, les jeunes que je croise dans les couloirs, celles et ceux que j’apprend à connaitre, la déco récup, les couches de peintures, les heures d’ateliers, un mur tout vert mais plus pour longtemps, la rencontre avec de nouveaux profs, le cours improvisé au foyer, la sélection et le choix des phrases, la galette des rois en salle des profs ou à la vie scolaire, les CPe, les Aed, les premiers retours, le visage des personnes qui découvrent petit à petit la nouvelle vie scolaire et tant de choses encore qui ont rendu ce projet unique et merveilleux.
Tout d’abord un merci général au lycée Pape Clément, à toutes personnes que je vois grandir ou vieillir, les plus jeunes et les plus vieux/vieilles. Merci pour l’accueil et merci pour notre travail, son évolution et notre longue collaboration, qui j’espère n’en est qu’au début.
Merci Mme Amghar, proviseure de l’établissement. Merci d’avoir accepté ma venue encore et encore.
Merci Mesdames et Mr les CPE. Merci Fabienne de nous avoir accompagné dans la rédaction de ce projet et pour avoir contribué à sa réussite.
Merci à toutes et tous les professeur.es avec qui j’ai travaillé, avec qui je suis intervenu. Merci pour votre participation à vous et vos élèves. C’était trop chouette de passer du temps à vos côtés. Merci Sylvie Hello avec qui nous avons travaillé dans l’ombre pour sélectionner toutes les phrases, merci à toi pour la personne que tu es et les heures passées dans ta classe. C’est toujours un bonheur pour moi de croiser des élèves que l’on a eu ensemble en dehors du lycée.
Merci Mrs Gerber of course (se rapporter sur le deuxième article Stop Harcèlement)
Merci encore et encore à toutes les personnes qui ont contribué à la réussite de ce projet. Merci infiniment à Mathilde, aka Mathou, très heureux d’avoir encore et encore travaillé à tes côtés. Ton travail est indispensable au sein de n’importe quelle structure et encore plus dans l’éducation nationale. J’espère de tout cœur que tout le monde en a bien conscience. J’espère aussi que nous aurons l’occasion de monter encore plein de projets ensemble.
Merci infiniment à toutes et tous les AED (Assistant.e Exceptionnel.le De Paul Peinture), merci pour tous les coups de pouces, de pieds et de mains que vous m’avez donné, pour les heures supplémentaires que vous avez fait pour passer du temps avec moi. C’était trop beau. J’ai eu l’impression de vraiment bosser à vos côtés et faire partie de la vie scolaire. Il y a un bout de chacune d’entre vous sur les murs de la Vie Scolaire.
Enfin je tiens à remercier de tout mon cœur toutes et tous les élèves avec qui j’ai travaillé, discuté, construit, échangé, modifié, créé… et tant de choses encore. Vous êtes toute la richesse du monde. Je vous souhaite tout le bonheur du monde, de la joie, de l’amour. Que vos souhaits se transforment en réalité et que votre réalité vous apaise.
Je vous souhaite surtout tout un tas de moments comme nous avons vécu ici, des heures suspendues à n’en plus finir.
ELEONOR – Elève terminale
« 10 jours vraiment ? J’ai la sensation que Paul est resté quelques secondes comme une tornade et qu’il a réussi à tout changer. Les murs gris et les gens tristes. Alors quand Paul était là, on riait, on apprenait à peindre, à voir le beau, on discutait de choses profondes et de Knaki. On rencontrait de nouvelles personnes, des personnes à qui on ne serait jamais allé parler au lycée et qui auraient drôlement manqué à nos vies si Paul ne nous avait pas réunis. On apprenait à voir derrière chaque adulte, l’adolescent qu’il avait été, la personne derrière lui que des grands noms cachaient. Alors on ressort de chez Paul Peinture avec un arc-en-ciel dans la tête et une envie de peindre le ciel gris et le béton. On ressort avec une envie de sourire, de rire, de danser et de remercier la vie pour les personnes si belles avec qui on a tant ri. On ressort avec l’envie de se barrer et d’aller aider les autres, comme Paul, à coups de pinceaux et de stylos. Et puis si je peux espérer quelque chose pour vous, c’est qu’un jour vous ayez l’occasion de manger avec Paul. Idéalement dans une cantine, avec plein de bruits, de cris autour et un plateau coloré. Alors on se sent comme à un chouette repas de famille, les retrouvailles, les rires, les anecdotes, tout fuse et le temps passe à une vitesse grand V. »
JENA – Elève terminale, Lycée Pape Clément
« Avec Paul Peinture au lycée on ne voit jamais le temps passer, les jours passent et on arrive déjà à la fin de la semaine. Paul possède une aura très bienveillante et remplie de bonne volonté à vouloir partager son art.
Ce genre de moments doivent être là maintenant et plus tard car ils permettent de partager, de se rapprocher, de vivre des moments intemporels où les cours n’existent plus et où la pression n’existe plus.
Il y a trop d’anecdote à dire à propos de l’expérience que j’ai vécu avec Paul mais le plus marrant restera les repas à la cantine entre potes et le rangement du local où Paul avait su s’installer comme à la maison.
Quand Paul est dans les parages ce sont des bons moments assurés. »
LOU – Elève terminale, Lycée Pape Clément
« Ces dix jours de résidence se sont super bien passés de mon côté. Je crois que c’est la même chose pour tout le monde. Les activités proposées ont été vraiment super et m‘ont permis de souffler au milieu des semaines stressantes et remplies. Je crois qu‘avoir une présence en plus dans la vie scolaire a fait du bien à tout le monde !
Je pense que ce genre de moments amènent de la sérénité, dans le sens où cela permet de sortir de la routine du lycée et de lever la tête des représentations paramétriques de droites ou de la mondialisation des océans ! De plus, ce sont des moments de partage et de lien avec les autres, ceux qui peut manquer parfois au lycée.
Personnellement cela m‘a apporté une bulle où j‘ai pu respirer et penser à autre chose qu’aux cours pendant ma semaine, ce qui m‘a fait énormément de bien. Ça m‘a aussi fait me questionner sur l‘art ! Et puis je pense que tout le monde, élèves comme surveillants, est content de la nouvelle vie scolaire (Alléluia le vert moche a disparu)
En terme d‘anecdotes/ ce que je retiens, je retiens quand même la veste Fauve qui restera dans mon cœur à jamais, sinon les moments partagés, le même qu‘on a pu faire avec les têtes déconfites d‘Élé, Léonie et Alix, les « tu préfères les chats ou les chiens ? », les conversations sur le Danemark et les ruptures à midi et bien sûr ma petite phrase écrite au mur.
Merci pour tous ces moments, je crois que ta présence a fait du bien à tous ceux qui t’ont croisé. J’espère que tu reviendras nous voir !
ANOUK – Elève terminale, Lycée Pape Clément
« N’ayant pas eu la possibilité de peindre le mercredi aprèm, j’ai tout de même beaucoup apprécié participer à l’organisation des projets avant de pouvoir observer le résultat final ! l’avant/ après est franchement impressionnant.
Ce genre de moment nous remet les pieds sur terre : quand on passe nos journées entières au lycée, c’est dur de se rappeler que notre vie ne se réduit pas à ce dernier et qu’on peut aussi passer du bon temps dans la création et oublier ne serait-ce qu’un instant l’existence du mot « Bac ».
Mon ressenti ? C’est dur à définir mais il est 100% positif. Les interventions extérieures apportent toujours beaucoup ! une trace est laissée non seulement dans nos esprits mais aussi physiquement dans la vie scolaire, qui est maintenant plus belle que jamais.
Des anecdotes à partager ? Probablement le dernier jour haha, il a fallu tout ranger dans l’urgence !! Mais c’était drôle de jouer aux déménageurs 🙂
A très vite bien évidemment. »