Tant de souvenirs marquent ces trois jours à l’Ehpad de La Louvière d’Aurillac. Troisième passage pour moi ici. La première fois que je suis venu en octobre dernier, je devais réaliser ce grand mur dans la cour mais ce n’était pas le moment. Ni moi ni la météo n’en avait vraiment envie.
Cette fois j’ai ramené dans mes bagages mon ami Ben plus connu sous le nom d’artiste Trakt avec qui je suis grandement heureux d’avoir partagé un bout de cette histoire. Nous avons autant ri qu’eu envie de pleurer. Trois jours intenses, trois jours où j’étais triste lorsque j’étais dans la nacelle alors que c’était l’heure du goûter ou de discuter entre ami.es.
J’ai sincèrement le cœur brisé de revoir toutes ces photos et de vous sentir si loin, je me rassure même si c’est un peu maigrichon comme sentiment en me disant que vous êtes entre de bonnes mains et que j’espère vous revoir un jour. Je pense souvent à vous.
Être ici c’est simple, doux et reposant. Vous me manquez déjà toutes et tous avec vos petites manies, vos caprices d’ado, vos commérages, votre savoir-faire, votre expérience dans la vie et les tonnes d’anecdotes que je ne cesse d’écouter et de relater au monde extérieur.
J’ai une tonne de publications et d’articles en retard mais la saison se calme bientôt. Besoin et envie de vacances. Je prépare la suite mais certains jours vont me laisser un peu de temps pour mettre tout ça à jour. La bonne nouvelle est Que je reviens à la rentrée encore plus fort. J’avance pas après pas. Les dernières semaines ont été difficile et incertaines, les espaces de création et d’expression m’ont fait du bien. Nous devons nous dépêcher d’être heureux et militer pour une vie simple.
J’ai revu des traces de ma première venue ici en octobre 2023 et d’un coup tant de souvenirs remontent à la surface, une liberté d’exister, de vivre et de créer qui paraissent aujourd’hui si fragile. Il faut continuer d’avoir conscience de ça. J’ai peint dans les couloirs de l’Ehpad, des carrés de couleurs, des petites scénettes figuratives inspirées du grand peintre américain E. Hopper que j’aime tant ou des paysages que j’ai vu apparaitre dans ma tête avec des phrases de résident.es. Une histoire est née au fond de ce couloir.
Même si souvent ils tentent de se faire la malle tant de souvenirs restent. La liste est longue. Des rigolades et des repas partagés en passant par les heures de discussions. Les gens qui râlent, d’autres qui ont toujours le sourire. Certaines ou certains ont perdu la parole parlent avec les yeux ou à la sincérité d’une poignée de main. Les nuits sont parfois trop courtes comme les journées, peut-être même comme une vie.
Quelques semaines après notre départ j’ai reçu un message de la fille de Mme Combes m’apprenant son décès. Un message qui l’a rendu très triste mais qui donne tout son sens à mon travail et mes interventions. Simone restera dans mon cœur à tout jamais. Cette fresque lui est entièrement dédicacée. Son sourire et nos discussions existeront toujours.
